Senkele est une gerbe rougeoyante, une explosion végétale suspendue entre ciel et terre, comme un champ sacré illuminé de l’intérieur. L’œuvre capte l’élan d’un monde en vibration, où chaque tige semble émettre une fréquence, une prière silencieuse venue du plus profond de la matière.
Son nom évoque une région d’Afrique de l’Est, terre rouge d’Éthiopie, refuge des dernières antilopes endémiques, où la lumière traverse les hautes herbes comme un souffle ancestral. À travers cette référence, l’image devient plus qu’une abstraction : elle devient mémoire d’un sol, d’un souffle, d’un équilibre fragile entre force vitale et disparition.
Chaque filament semble animé d’un battement autonome, comme si la nature elle-même s’organisait en un vaste chœur de lignes vivantes. Les teintes cuivrées, pourpres et fauves composent une atmosphère à la fois ardente et vibratoire, évoquant le feu non comme destruction, mais comme germination, comme appel à l’éveil.
Et dans cette lumière embrasée, on croit voir l’air trembler, comme dans les heures où le soleil rase l’horizon. Une touffeur vibrante s’élève alors, entre mirage et matière, entre l’éclat d’un couchant brûlant et le frémissement silencieux de ce qui vit encore.
Invocation cosmique enracinée dans la terre, Senkele est un chant végétal en expansion, une offrande lumineuse née d’une savane intérieure, entre silence sacré et ascension flamboyante. Une œuvre qui structure l’espace par son souffle graphique, entre légèreté aérienne et densité lumineuse.