Nantai se dresse comme une dorsale terrestre, voûtée sous le poids du silence et des âges. Cette forme immense, à la fois montagne, île et coquille, semble retenir une force enfouie, une mémoire minérale que le temps n’a pas dissoute.
Les nuances sombres, presque abyssales, sont ponctuées de pointes lumineuses, comme des gerbes d’herbes fines ou des plumes surgissant de la roche. L’œuvre vibre dans une tension contenue, entre stabilité et poussée intérieure, comme si la terre elle-même respirait lentement sous la surface.
Dans cette vision nocturne et monumentale, tout évoque un monde en veille : le frisson d’un volcan endormi, l’ondulation d’un monde sous-marin, ou l’échine d’un animal millénaire. Nantai n’explose pas, il attend, il murmure.
Et si l’on écoute entre les lignes, on perçoit peut-être le souffle d’un volcan endormi, l’ondulation d’un monde sous-marin, ou l’échine d’un animal millénaire. C’est un paysage de seuil, une élévation horizontale, posée entre la roche et le ciel, entre l’immobilité apparente et la vibration subtile de ce qui s’apprête à émerger.